Intervention du 16 février 2017
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Résumé
Le thème des « formes de vie » est apparue en sémiotique dans les années 1980, en prolongement et en parallèle à la fois des recherches sur le monde sensible et sur les esthésies, notamment dans la lignée du livre de Greimas intitulé « De l’imperfection ». Cette parenté peut sembler étrange, si on la compare par exemple avec la manière dont la notion de « formes de vie » vient couronner l’édifice pragmatiste de Wittgenstein, mais on peut la comprendre néanmoins si on se réfère à la définition et à la compréhension des « micro-univers sémantiques » qui apparaissent dès Sémantique Structurale : comme des « mondes » saisissables dans leurs discontinuités sémantiques, sur le fond de l’expérience globale que nous en faisons, et cette expérience mêle indissociablement perceptions, affects, vision du monde, modes d’existence et « couleurs modales » de ces modes d’existence. Autrement dit, dès le point de départ du parcours théorique de Greimas, les formes sémiotiques étaient déjà considérées comme impliquées dans et surdéterminées par des « formes de vie » et des « modes d’existence ».
Mais la question des « modes d’existence » et des « formes de vie » intéresse aujourd’hui, sous le même nom ou sous d’autres noms, aussi bien l’anthropologie des modernes que l’’anthropologie de la nature. Au-delà du sensible et des « colorations » modales et affectives des mondes sémiotiques que sont les formes de vie, leur ancrage collectif dans des modes d’identification et leur participation au lien social doit être exploré. C’est par conséquent cette version des formes de vie, cette dimension anthroposémiotique que je voudrais discuter avec les participants du séminaire « Formes Symboliques ».