Jean Lassègue – Doing Justice to the Imitation Game ; a Farewell to Formalism

J. Lassègue, CNRS, LIAS/ IMM

 

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My claim in this article is that the 1950 paper in which Turing describes the world-famous set-up of the Imitation Game is much richer and intriguing than the formalist ersatz coined in the early ’70s under the name « Turing Test ». Therefore, doing justice to the Imitation Game implies showing first that the formalist interpretation misses some crucial points in Turing’s line of thought and secondly that the 1950 paper should not be understood as the Magna Charta of strong Artificial Intelligence but as a work in progress focused on the notion of Form. This has unexpected consequences about the status of Mind, and from a more general point of view, about the way we interpret the notions of Science and Language.

Jean Lassègue – Turing, entre le formel de Hilbert et la forme de Goethe

J. Lassègue, CNRS, LIAS/ IMM

article publié dans la revue ’Matière Première’, n°3, 2008 : 57-70

 

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Les travaux de Turing (1912-1954) s’inscrivent principalement dans deux traditions scientifiques. La première, de nature formaliste, a le statut du calcul pour objet : Turing s’y est distingué en réussissant à circonscrire le domaine du calculable par opposition à celui de l’incalculable ; la deuxième, proche de la Naturphilosophie, assigne à la notion de forme naturelle et en particulier à celle de forme biologique, un rôle central : Turing y a produit un modèle chimique dit de « réaction-diffusion » visant à expliquer l’apparition des formes biologiques à partir d’un substrat indifférencié.

Jean Lassègue – Compte-rendu de ‘Mathématiques et sciences de la nature ; la singularité physique du vivant’, de Francis Bailly et Giuseppe Longo

J. Lassègue
CNRS, CREA-École polytechnique

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Le livre de F. Bailly et G. Longo cherche à ouvrir de nouvelles pistes de recherche en biologie théorique en proposant de nouveaux principes d’intelligibilité propres aux phénomènes biologiques. Cette enquête passe, pour les auteurs, par un vaste examen de nature épistémologique sur les rapports que doit entretenir la biologie avec les mathématiques, l’informatique et la physique. Se situant dans la lignée de physiciens tels que Schrödinger qui, en 1944, se lança dans une enquête de nature biologique sur ce qui allait devenir la notion d’information génétique, les auteurs considèrent qu’il est nécessaire, pour proposer de nouveaux modes d’intelligibilité pour la biologie, de préciser les liens qui l’unissent aux autres sciences de la nature ainsi qu’aux mathématiques et à l’informatique. L’éclaircissement de ces rapports aura non seulement pour conséquence de faire accéder le lecteur à un point de vue original sur ce qui unit fondamentalement mathématiques, informatique et sciences de la nature mais aussi de lui faire percevoir que cette épistémologie théorique participe d’un mouvement de grande ampleur qui vise à en finir avec un modèle étroitement réductionniste de la cognition naturalisée, que les auteurs jugent complètement dépassé du point de vue même des sciences de la nature.

 

J.-P. Durafour – De la double référence du langage

Jean-Pierre Durafour – Université de Tübingen
Equipe SCOLIA de l’Université Marc Bloch de Strasbourg

 

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La consistance des problèmes fondamentaux issus de la tradition sémantique garde aujourd’hui encore une stabilité et une efficace telle que toute élucidation sémantique, si radicale soit-elle en recommençant à nouveaux frais, demeure pénétrée de concepts reçus en héritage et, par conséquent, d’horizons et de perspectives également reçus. L’interprétation conceptuelle du sens et de ses structures, c’est-à-dire la construction réductrice du sens, implique donc nécessairement une destruction, autrement dit une déconstruction critique des concepts reçus, qui sont d’abord nécessairement en usage, afin de remonter aux sources où ils ont été puisés.