Michel Bitbol – Un éclairage cognitif sur la mécanique quantique

Dans la perspective traditionnelle, l’acte cognitif est figuré comme une
relation entre deux entités indépendantes. L’une, l’objet, affecte l’autre,
le sujet. Le sujet, à son tour, impose ses grilles de lecture à l’objet,
voire en modifie les déterminations. Ce schéma dualiste est resté longtemps
en vigueur dans le discours épistémologique sur la mécanique quantique (sous
la forme d’une « perturbation » que le sujet expérimentateur ferait subir à
l’objet microscopique). Adroitement utilisé par Heisenberg, il a servi à
faire entrevoir le sens de la situation nouvelle en physique dans un langage
emprunté à l’ancienne. Mais il est à présent temps de s’en affranchir. De
nombreuses raisons y poussent dans le cadre de la physique quantique.

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